lundi 6 juin 2011

Procès Chebeya et Bazana : les Congolais de France réclament justice

A l’initiative du collectif congolais de soutien à la lutte pour le changement et la démocratie au Congo, plus de 60 personnes ont participé le jeudi 2 juin sur le parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro ( Paris) à un rassemblement pour exiger une justice équitable et juste pour le prononcé du jugement sur l’assassinat de défenseurs des droits humains, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. 


 A l’instar des activistes des Droits de l’Homme au Congo qui sont allés se recueillir sur la tombe de Floribert Chebeya au cimetière de Mbenseke pour commémorer le premier anniversaire de son assassinat, les Congolais de France très remontés contre la Cour militaire de Kinshasa n’ont pas voulu être en reste.

Jeudi dernier. Ils ont marqué le coup en organisant un rassemblement sur le parvis des Droits de l’Homme, Place du Trocadéro, à Paris.

L’objectif dudit collectif, qui regroupe un grand nombre d’associations et partis politiques congolais basés en France (Union du Congo, UDPS, MLC, Femmes Congolaises en Action, Débout Congolais, Avenir du Congo-Devoir de Mémoire, RDPC, Bundu Dia Congo), est d’attirer l’attention des responsables congolais pour que la justice soit équitable et juste sur l’assassinat du directeur exécutif de la Voix des Sans Voix, Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana a indiqué Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président de l’Union du Congo.

« L’année dernière, lorsque nous avons appris la nouvelle du sordide assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, nous nous sommes réunis ici pour le dénoncer. A l’occasion de ce douloureux anniversaire, nous sommes revenus au même endroit. Aujourd’hui, c’est pour interpeller les autorités politiques et judiciaires congolaises sur le strict respect du verdict qui sera rendu. L’issue de ce procès est très attendue. C’est pourquoi nous souhaitons qu’il soit équitable et juste ; que la Cour militaire de Kinshasa/ Gombe respecte son obligation de dire le bon droit. Pas d’injustice ni d’impunité ».
Brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Justice pour Chebeya et Bazana », les membres du collectif de soutien à la lutte pour le changement et la démocratie au Congo ont émis le vœu de combattre l’injustice et l’impunité au Congo sur tous les fronts. Elles figurent, selon Kcraescence Paulusi, président des Amis du RDPC/France, parmi les maux qui minent la société congolaise.

« Le procès Chebeya et Bazana doit servir de jurisprudence pour le Congo de demain. Aujourd’hui, le fait que l’injustice et l’impunité soient érigées en système est une très mauvaise chose. Quel exemple donne-t-on aux groupes armés et aux Kuluna qui se prennent pour des Caïds de la République ? Peut-on assassiner quelqu’un au Congo sans être inquiété ? Je crois que le verdict qui sera rendu sur cette affaire devra servir de modèle pour le Congo du futur. Il faut qu’il y’ait une sanction exemplaire contre les criminels. Réussir ce procès, c’est donner un sérieux avertissement à ceux qui peuvent penser qu’ au Congo on peut assassiner impunément. »

Annie Chebeya et Marie-Josée Bazana (qui vit actuellement en France), veuves de deux victimes exécutées par les présumés policiers dans le box de la Cour militaire ont dénoncé sur RFI le déni de justice qui se profile dans ce procès qui intéresse tous les Congolais ainsi que toute la communauté internationale.

Les verdict du procès des assassins présumés (huit policiers) de Floribert Chebeya est attendu à la mi-juin 2011. Le général John Numbi Tambo, Inspecteur général de la Police à Kinshasa, accusé par Annie Chebeya d’être à l’origine de l’assassinat de son mari, a été suspendu de ses fonctions.
Pour éclairer la lanterne de l’opinion sur cette affaire entachée de plusieurs zones d’ombre, le collectif congolais de soutien à la lutte pour le changement et la démocratie au Congo demande que « le général John Numbi Tambo comparaisse en tant que prévenu ». Pour que vive la justice juste.

ROBERT KONGO (CORRESPONDANT EN FRANCE)

© Le Potentiel

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